COV – Mesure, analyse et information
COV Signification et définition
Les composés organiques volatils sont des substances qui se transforment facilement en gaz. Il s’agit par exemple d’hydrocarbures, d’alcools, d’aldéhydes ou d’acides organiques. De nombreux solvants, combustibles liquides ou autres substances synthétiques contiennent des COV. Dans l’air, ces composés sont présents pratiquement partout. Il s’agit donc d’une multitude de substances qui sont très courantes et qui produisent des propriétés très différentes.
On distingue les COVV (composés organiques très volatils) et les COSV (composés organiques semi-volatils). La somme de tous les COV présents donne la valeur COVT (composés organiques volatils totaux).
Si l’on soupçonne un risque aigu ou chronique pour la santé dû à la présence de COV dans l’air intérieur, il est recommandé de faire réaliser un prélèvement et une analyse de l’air intérieur par des spécialistes. Une mesure des COV permet d’identifier les sources potentielles de polluants dans l’air intérieur. En général, une inspection du bâtiment et des entretiens avec les occupants après l’analyse des COV permettent d’identifier la source potentielle de polluants dans l’air intérieur.
Influence sur la santé
Valeurs limites en Suisse
Malheureusement, en Suisse comme en Europe, il n’existe pas de réglementation contraignante sur la qualité de l’air intérieur. Seules deux exceptions existent : Premièrement, pour la concentration de radon dans les bâtiments (Ordonnance sur la radioprotection ORaP, section 3, art. 110 et suivants) et deuxièmement pour les postes de travail. Des valeurs limites pour les polluants dans l’air sont fixées sous la forme de concentrations maximales sur le lieu de travail (VME) pour la prévention des maladies professionnelles (sur la base de la loi sur le travail et de l’ordonnance sur la prévention des accidents et des maladies professionnelles). En outre, certains textes législatifs fixent des exigences en matière de conditions intérieures. Pour en savoir plus, consultez les questions fréquentes.
Concept de mesure des COVT et valeurs limites
Le défi des COV réside certainement aussi dans le fait qu’il faut évaluer un mélange complexe, variable dans le temps et dans l’espace. De plus, de nombreuses questions restent sans réponse dans ce groupe de substances et les données manquent. L’un des concepts utilisés pour mesurer les COV est celui des COVT (composés organiques volatils totaux). Ce concept n’est pas fondé sur la toxicologie et ne peut pas être utilisé comme critère d’évaluation des effets sur la santé. Le concept décrit que pour des teneurs inférieures à 200-300 µg/m³, il ne faut pas s’attendre à des troubles de la santé. Pour des concentrations supérieures à 25’000 µg/m³, des maux de tête et d’autres effets neurotoxiques sont possibles. Dans les zones intermédiaires, des atteintes sont possibles en interaction avec d’autres paramètres d’exposition. Une relation d’effet claire à partir des mélanges de COVT n’est pas définitivement prouvée. Cependant, l’augmentation des teneurs correspond à une augmentation de la probabilité de troubles, notamment sensoriels.
Évaluation hygiénique des niveaux de COVT et recommandations pour les mesures à prendre
Niveau | Plage de concentration [mg/m³] | Évaluation de l’hygiène |
---|---|---|
1 | ≤ 0,3 mg/m³ | Ne pose aucun problème d’hygiène. En général, pas de plaintes |
2 | > 0,3-1 mg/m³ | Encore inoffensif du point de vue de l’hygiène, dans la mesure où il n’y a pas de dépassement de la valeur indicative pour des substances individuelles ou des groupes de substances. |
3 | > 1 à 3 mg/m³. | Remarquable du point de vue de l’hygiène. Utilisation acceptable uniquement pendant une période limitée pour les locaux utilisés régulièrement (< 12 mois). Dans un délai d’environ 6 mois, la concentration en COVT doit être abaissée bien en dessous de la valeur initiale mesurée. |
4 | > 3-10 mg/m³. | Préoccupant du point de vue de l’hygiène. Utilisation acceptable uniquement pendant une période limitée pour les locaux utilisés régulièrement (< 1 mois). La concentration en COVT doit être abaissée en dessous de 3 mg/m³ dans un délai d’un mois. |
5 | > 10 mg/m³ de gaz | Inacceptable sur le plan de l’hygiène. Éviter autant que possible l’utilisation des locaux. Un séjour est tout au plus autorisé par jour, par heure ou pour une durée limitée. En cas de valeurs supérieures à 25 mg/m³, l’utilisation des locaux est à proscrire. La concentration en COVT doit être abaissée en dessous de 3 mg/m³ dans un délai d’un mois. |
Mesure de COVT nécessaire ?
Mesure des COV
Lorsque des problèmes de santé surviennent dans un appartement ou une maison et que l’on soupçonne un lien avec les COV, il est généralement difficile d’en trouver la source. C’est là qu’interviennent les mesures de l’air intérieur. Elles mesurent la concentration de COV dans l’air ambiant et doivent aider à mettre en évidence une preuve et des causes possibles de l’origine. En outre, en cas de concentrations élevées de COV, il est possible de demander des conseils supplémentaires (par exemple aux services de santé municipaux). Une fois que les sources de COV ont été clairement identifiées, il faut décider de leur élimination en fonction de la situation : En fonction de la nature et de l’ampleur de l’impact potentiel sur la santé, du niveau et de la diminution attendue de la concentration de COV, ainsi que des coûts. Les mesures possibles sont l’élimination, mais aussi l’isolement ou le traitement de la source. En règle générale, des prélèvements de courte durée sont souvent utilisés pour déterminer les substances irritantes à effet aigu et local, tandis que des prélèvements de longue durée sont généralement effectués pour les substances à effet systémique et chronique. Les mesures à court terme s’étendent de quelques minutes à quelques heures, tandis que les mesures à long terme peuvent durer de plusieurs heures à quelques jours ou semaines. Utilisez notre formulaire de demande de mesure de l’air intérieur pour obtenir un devis sans engagement.
Coût d’une mesure de COV
Les COV peuvent être mesurés de différentes manières. Il existe des capteurs qui mesurent la concentration de COV dans l’air pour quelques centaines de francs. Des kits de test pour la mesure de l’air intérieur sont disponibles pour plusieurs centaines de francs (en général entre 600 et 900 francs). Et une configuration de mesure professionnelle avec un diagnostiqueur coûte environ 1’500 à 2’500 francs. Pour en savoir plus sur le déroulement et le coût d’une analyse de l’air intérieur, cliquez ici.
En cas de pollution de l’air intérieur ou de suspicion de pollution de l’air intérieur, nous ne recommandons que l’analyse professionnelle de l’air intérieur. Elle est fiable et s’effectue en relation avec un conseil compétent.
La taxe d’incitation sur les COV assure un retour sur investissement
Questions fréquentes sur les COV
Quelles sont les sources de COV ?
Les COV entrent dans l’air par de nombreuses sources. Il peut s’agir de processus biologiques, comme le métabolisme humain, le métabolisme des plantes, la putréfaction ou la décomposition. Les sources de processus techniques sont plus problématiques. Dans ce cas, les COV sont libérés dans l’air via une combustion incomplète (émissions des véhicules) ou sous forme de sous-produits volatils. A l’intérieur, il s’agit par exemple de peintures, de vernis, de colles ou de produits de nettoyage qui se volatilisent. Les produits de soins personnels (sprays), la fumée de tabac ou même la préparation de certains aliments sont également importants.
Comment les COV sont-ils libérés ?
Nous nous concentrons sur les origines nocives pour la santé : à court terme, les COV sont libérés dans l’air ambiant par évaporation (p.ex. solvants, combustibles) ou lors du séchage de produits liquides/pâteux. Cependant, il existe également des sources de COV plus fortement liées, telles que les surfaces des produits (émissions de matériaux), les résidus de nettoyage ou dans les plastiques (monomères), les adjuvants tels que les plastifiants, les stabilisants, les catalyseurs ou les antioxydants.
Que puis-je faire au quotidien pour lutter contre les COV ?
En ce qui concerne les effets sur la santé, il faut se concentrer sur les COV à l’intérieur. Nous passons beaucoup de temps à l’intérieur et sommes donc tributaires d’une bonne qualité de l’air intérieur. Les COV peuvent certes pénétrer dans le bâtiment depuis l’extérieur, mais ce sont généralement ceux qui se forment à l’intérieur qui posent problème. C’est pourquoi une ventilation efficace est considérée comme le meilleur moyen de lutter contre la concentration de COV.
Nous devrions également concentrer notre consommation sur des produits et des matériaux à faible émission et à faible nocivité. Il existe également des labels de produits tels que « Blauer Engel » (Ange bleu) pour cela.
N’y a-t-il pas de limites ou de règles légales ?
Malheureusement, il n’existe pas en Suisse – ni en Europe – de règles fixant la concentration en COV. Il existe cependant plusieurs textes législatifs qui fixent les exigences en matière de conditions intérieures. En voici un extrait :
- Selon l’ordonnance 3 relative à la loi sur le travail (OLT 3, hygiène), l’employeur doit protéger les travailleurs contre les influences physiques, chimiques ou biologiques nocives et incommodantes. L’OLT 3 va donc au-delà du respect des valeurs VME. Elle stipule également que les matériaux de construction utilisés ne doivent pas nuire à la santé et que les travailleurs doivent être protégés contre les nuisances dues à la fumée de tabac (art. 19 Protection des non-fumeurs).
- La loi sur les produits de construction stipule que les produits de construction doivent être utilisables. Pour ce faire, ils doivent notamment satisfaire aux exigences en matière de santé, d’hygiène et de protection de l’environnement. Ces exigences sont concrétisées dans des normes harmonisées. Ces normes font toutefois encore largement défaut. Actuellement, le CEN élabore les bases d’un contrôle uniforme de la libération de substances dangereuses des produits de construction dans l’air ambiant, le sol et l’eau (CEN/TC 351 Construction Products – Assessment of release of dangerous substances). Sur la base de ces essais, les produits de construction pourront être classés en classes d’émission et classés en conséquence (comme c’est le cas aujourd’hui pour le formaldéhyde des matériaux à base de bois).
- Les lois cantonales sur la construction sont essentielles en ce qui concerne les exigences applicables aux bâtiments. Dans la plupart des cantons, le principe est qu’un bâtiment ne doit pas mettre en danger ses utilisateurs ou ses occupants. En ce qui concerne les exigences concrètes, il est fait référence aux règles reconnues de l’art de la construction. Les règles reconnues de l’art de la construction sont fixées dans des normes techniques (SIA) et des directives (par ex. SICC, domaine de la ventilation). Celles-ci contiennent des exigences concrètes pour les influences physiques (en particulier le confort thermique) et pour la qualité générale de l’air ambiant pendant l’utilisation (indicateur CO2 et quantités d’air frais nécessaires correspondantes). Les normes et les exigences qu’elles contiennent ne sont pas juridiquement contraignantes en soi, mais peuvent avoir valeur de loi en cas de litige : Il est présumé que celui qui se conforme aux normes remplit également l’exigence générale supérieure en matière d’objectif de protection.
- Il convient également de souligner le droit du bail. Selon l’article 256 CO, le bailleur est tenu de délivrer la chose au moment convenu et de la maintenir dans un état permettant l’usage prévu. Le locataire, quant à lui, est tenu, en vertu de l’article 257 CO, d’utiliser la chose louée (locaux, bâtiment) avec soin et de respecter les habitants de la maison et les voisins.
- Selon les cas, d’autres réglementations peuvent être concernées, comme les dispositions relatives à la protection de l’air, par exemple lorsque l’air vicié d’une entreprise industrielle/commerciale n’est pas évacué par le toit comme requis et qu’il pénètre à la place dans les habitations.
Liens et sources
- Luftlabor est une plate-forme de matériel pédagogique sur l’air et la qualité de l’air.
- Liste positive de produits et substances (Fedlex)
- Office fédéral de l’environnement – Taxe d’incitation sur les COV
- Évaluation économique (VOBU) des résultats de l’application de l’OCOV
- Ange bleu
- Association suisse pour l’hygiène de l’air et de l’eau
- Évaluation selon le concept des COVT
- Valeurs indicatives pour l’air intérieur (Institut für Wasser-, Boden- und Lufthygiene des Umweltbundesamtes, Berlin)